Premium

Réglementation

L’emprise des indices sur les marchés fait débat

Publié le 3 juillet 2020 à 15h52

Séverine Leboucher

Avec le développement des dérivés et plus encore des ETF, les indices sont massivement utilisés dans la construction de produits d’investissement. Une tendance qui pourrait perturber le fonctionnement des marchés sous-jacents. L’AMF s’est penchée sur le sujet.

Quelque 3 millions d’indices sont utilisés par les marchés à travers le monde et servent de référence à des milliers de milliards d’euros d’encours de produits financiers. Utilisés depuis longtemps comme simple outil de comparaison pour les fonds de gestion active, ils s’insèrent de plus en plus profondément dans le fonctionnement des marchés, ce qui interpelle les régulateurs. «Avec le développement des dérivés dans les années 1990 puis des ETF dans les années 2000, les indices sont proportionnellement moins utilisés comme un benchmark que comme un élément constitutif de la performance des produits financiers», souligne Laurent Grillet-Aubert, économiste senior à l’AMF et auteur d’une étude sur le sujet.

Une corrélation accrue

Un poids croissant qui pourrait aller jusqu’à altérer la formation des prix sur les marchés sous-jacents ? Beaucoup d’études se sont penchées sur la question ces dernières années, mais leurs conclusions ne sont pas toujours claires. «La recherche académique a par exemple cherché à savoir ce que changeait, pour une valeur, le fait d’être détenue par un ETF, et en particulier la manière dont sont pris en compte les résultats de l’entreprise dans la formation du prix de l’action. Une étude a montré que les résultats futurs étaient moins bien pris en compte, mais d’autres la nuancent, illustre Laurent Grillet-Aubert. En revanche, on constate de manière assez consensuelle que l’information utilisée pour la formation des prix est de plus en plus une information de marché agrégée et...

Dans la même rubrique

« IFRS 9, un an après »

Entretien avec Xavier-André Audoli, responsable de la gestion multi-actifs assurantielle chez Ostrum...

Abonnés La part des actions diminue chez les assureurs au profit des obligations

Si au vu de leur taille,  les investissements dans les actions des compagnies d’assurances semblent...

Abonnés « Toute réforme qui encourage la détention d’actions est la bienvenue, car elles sont essentielles au financement de l’économie. »

Questions à Olivier Héreil, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif en charge de la gestion...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…