Le vieillissement de la population est une réalité depuis plusieurs décennies dans les pays développés. Hormis quelques régions, il touche désormais toute la planète, poussant les économistes à intégrer ces données dans leur raisonnement. Du point de vue microéconomique, il offre de nouvelles opportunités aux gestionnaires d’actifs, s’imposant comme une mégatrend d’investissement.
S’il fallait illustrer le vieillissement des sociétés et l’influence des seniors en leur sein, le duel entre deux hommes de 81 et 78 ans qui se profile à l’affiche de la prochaine élection présidentielle américaine conviendrait parfaitement ! Le vieillissement de la population est une tendance lourde – une mégatrend selon les asset managers – qui concerne désormais presque toutes les régions du monde : mis à part l’Afrique subsaharienne et les Etats-Unis, où la natalité reste dynamique dans certains groupes de population, tous les continents sont confrontés, à des degrés variés, à un hiver démographique. En Allemagne, en Italie, au Japon, la situation est dramatique tant les naissances manquent. Fait apparu depuis quelques années, les pays émergents vieillissent aussi. La Chine n’est plus la première puissance démographique mondiale depuis avril 2023, lorsque ses courbes se sont croisées avec celles de l’Inde. Elle a enregistré l’an dernier son plus bas niveau de naissances depuis 1949 et perd 7 millions d’actifs chaque année, ce qui n’est pas sans poser quelques défis, d’ordre politique et économique.
Partout, les conséquences de ce bouleversement démographique intéressent ainsi les économistes comme les gérants d’actifs. « Nous retiendrons ces chiffres : en Europe du Nord, la part de la population des 65 ans et plus, de 19 % en 2022, passera à 27 % en 2050 ; en Asie du Sud-Est, elle passera de 13 à 26 % et en Amérique latine de 9 à 19 %, souligne Christine Lebreton, gérante...