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Yasmine Ravaï, gérante senior dette émergente chez Eurizon SLJ Capital

Privilégier une gestion active pour investir sur la dette émergente

Publié le 12 juin 2020 à 16h23

Parole d'expert

Crise de liquidités, impact du ralentissement de la croissance mondiale... Si les perspectives du marché de la dette émergente sont aujourd’hui plus incertaines, des opportunités d’investissement existent malgré tout. Yasmine Ravaï, gérante senior dette émergente chez Eurizon SLJ Capital, fournit quelques pistes pour se positionner sur cet univers très hétérogène.

Le marché de la dette émergente a récemment subi de grosses sorties de capitaux…

Il a effectivement été très impacté par la crise de liquidités sur le dollar. Les investisseurs qui avaient diversifié leurs portefeuilles sur cet univers ont en effet soldé leurs positions pour se procurer du cash et ainsi faire face à la volatilité des marchés et aux appels de marge sur les actions. Tout cela a particulièrement pesé sur les marchés de dette externe. En revanche, les banques centrales des pays émergents ont eu une réaction immédiate, synchrone, large et agressive pour stabiliser leurs marchés de dette locale, en baissant massivement leurs taux, en injectant des liquidités et en lançant des programmes d’achats d’obligations en devise locale sur le marché secondaire. Cela n’aurait pas été imaginable il y a quelques années.

Après cette première crise financière, les pays émergents ont dans un second temps dû eux aussi faire face à la crise sanitaire.

Quels sont selon vous les principaux risques sur cette classe d’actifs ?

Le risque majeur, c’est le ralentissement de la croissance mondiale – et plus particulièrement de ses deux principaux moteurs, les Etats-Unis et la Chine – et donc le recul de la demande extérieure. Cela se matérialise à différents niveaux : moins de tourisme, moins de revenus liés à l’export – en premier lieu des matières premières –, moins de transferts de capitaux de la part des salariés immigrés (ce phénomène touchant particulièrement des pays comme le Mexique ou les Philippines). Néanmoins, avec la réouverture progressive des grandes économies et l’ajustement en cours sur l’offre de pétrole, le sentiment commence à redevenir plus positif sur les marchés de dette émergente et l’appétit pour le risque revient progressivement.

Un autre risque continue en revanche de planer sur les pays émergents : celui d’un retour des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

La dette émergente n’est-elle pas également desservie par les rendements servis par les obligations d’entreprises américaines, sous l’effet de l’action de la Fed ?

La question se...

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