Si les machines font partie intégrante du monde de l’entreprise depuis la révolutionindustrielle, l’ère du numérique, marquée par le développement de l’automatisationrobotisée des processus (RPA) et de l’intelligence artificielle (IA, 1), pose la question de la complémentarité et de l’interaction dans le milieu professionnel entre l’homme et des machines dotées de facultés de plus en plus «humaines».
Par Marie Durand-Gasselin, senior associate, et Philippe Danesi, associé, DLA Piper
Apparus dès les années 1950, les robots (2) étaient alors conçus comme des automates permettant d’exécuter des tâches précises prédéfinies lors de leur conception ou de leur programmation (ex. bras industriels). Ils sont ensuite devenus capables de réagir à leur environnement selon des situations programmées lors de leur conception (ex. chariots autoguidés), pour plus récemment, grâce au big data, d’acquérir des compétences apprenantes visant à simuler l’intelligence humaine (ex. agents conversationnels, 3).
L’usage des robots se développe dans tous les secteurs, aussi bien personnels que professionnels, même les plus sensibles, à savoir les domaines de la santé (aide au diagnostic et à la proposition thérapeutique), des transports (véhicules autonomes) ou encore de l’armée (drones), au point que certains proposent de taxer les robots et machines sur la base d’un salaire fictif. Dans le domaine du travail, certains s’inquiètent du remplacement des hommes par les machines, plus fiables que l’homme et ne faisant jamais grève, prédisant une déshumanisation du travail et des suppressions d’emplois massives dans les secteurs industriels aussi bien que tertiaires ; là où de plus optimistes affirment que les suppressions d’emploi induites par l’utilisation croissante des robots seront compensées par la création de nouveaux emplois, moins pénibles, moins répétitifs et à plus forte valeur ajoutée ainsi que la valorisation de compétences relationnelles et cognitives («soft skills») par rapport à des compétences purement techniques.