Abonnés

Usufruit de droits sociaux et distribution de réserves

La Cour de cassation sème le trouble dans les relations entre usufruitier et nu-propriétaire

Publié le 16 septembre 2016 à 12h02

Martine Blanck-Dap et Virginie Martel, Lefèvre Pelletier & Associés

Deux décisions récentes de la Cour de cassation reviennent sur la particularité de l’usufruit portant sur des titres sociaux et la question toujours délicate de la mise en distribution des dividendes prélevés sur les réserves. Si la première décision (Com., 24 mai 2016, pourvoi n° 15-17.778) se montre favorable à l’usufruitier vis-à-vis de l’administration fiscale, la seconde (Civ., 1re, 22 juin 2016, pourvoi n°15-19.471) crée une nouvelle incertitude quant à l’automatisme de la constitution d’un quasi-usufruit sur les réserves distribuées.

1. Le principe de la déductibilité fiscale de la dette de restitution née de la distribution de réserves réaffirmé

Le 27 mai 2015, la Cour de cassation avait jugé, dans une décision favorable au contribuable, que l’usufruitier de titres sociaux exerçait, sauf convention contraire avec les nus propriétaires, ses droits sous la forme d’un quasi-usufruit sur les mises en distributions de dividendes prélevés sur les réserves, consacrant ainsi la déductibilité fiscale de la dette de restitution dans la succession de l’usufruitier.

Par un arrêt du 24 mai 2016, la haute juridiction a saisi l’opportunité d’un contentieux opposant un contribuable à l’administration fiscale portant principalement sur l’évaluation de titres sociaux pour le calcul de l’assiette de l’ISF, pour tirer les conséquences de sa précédente décision et promouvoir en définitive un principe contraire à celui posé par la doctrine administrative.

L’administration fiscale a en effet toujours considéré que, pour l’assiette de l’ISF, l’obligation de restitution pesant sur le quasi-usufruitier en vertu de l’article 587 du Code civil ne s’analysait pas comme une dette mais comme une obligation de restituer le bien objet du quasi-usufruit. Cette obligation, qui ne prenait naissance qu’au décès de l’usufruitier, n’autorisait pas selon l’administration fiscale la déduction de la valeur du bien objet du quasi-usufruit dans le cadre de l’ISF, l’usufruitier étant imposable sur la valeur en toute propriété du bien (BOFIP-PAT-ISF-30-60-20-20120912).

Dans l’affaire ayant donné lieu à l’arrêt du 24 mai 2016, le contribuable contestait le...

Les dernières lettres professionnelles

Voir plus

Dernières nominations

Voir plus

Les dernières Lettres Professionnelles

Voir plus

Dans la même rubrique

Abonnés La structuration contractuelle des opérations de M&A : protéger, valoriser et partager les actifs immatériels

Dans le cadre des opérations de cession de titres ou d’actifs (opérations de M&A), les actifs...

Abonnés Apport-cession : du nouveau en 2026 ?

Dans le cadre des discussions sur le projet de loi de finances pour 2026, différents amendements ont...

Abonnés Départ vers le Royaume-Uni : tour d’horizon du nouveau régime de faveur « FIG »

A la suite de la suppression du régime fiscal de la remittance basis introduit dans la législation...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…