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Bourse

La place boursière de Paris est-elle trop chère ?

Publié le 28 février 2020 à 12h20

Marc Vermeulen

Appliqué au marché boursier dans son ensemble, le sempiternel PER (price earning ratio) pourrait mériter d’être mieux diffusé et, surtout, d’être mieux interprété. Cet article propose une approche, volontairement simple, permettant à chacun de confronter ses propres convictions sur les perspectives économiques globales à très long terme avec le niveau actuel du marché boursier

Par Marc Vermeulen, professeur affilié de finance, HEC Paris

Qui n’a pas entendu ces temps-ci, M. Pessimiste affirmer : «Ah, la bourse est beaucoup trop chère, un PER1 de plus de 20, vous vous rendez compte, c’est dans les plus hauts historiques !» Et M. Optimiste de lui répliquer : «20 fois, jamais de la vie, on est plutôt autour de 16, et de toute façon on a déjà connu ces niveaux-là, cela n’a rien d’exceptionnel surtout avec des taux d’intérêt aussi bas.»

Bref, on n’est en fait d’accord à peu près sur rien, ni sur le «pourquoi» et ni même sur le «combien» : allez par exemple sur internet, tapez «PER actuel du marché français», vous ne trouverez aisément aucun chiffrage global cohérent. 

C’est pourquoi on a volontairement pris le parti ici de rester sur le terrain, en apparence bien connu, du PER pour au moins essayer d’éclaircir un peu les débats et les échanges. Avec deux questions centrales : 

– question 1 : quel est à l’heure actuelle le niveau de PER du CAC 40 ?

– question 2 : qu’est-ce que ce niveau suggère sur la valorisation globale du marché ?

1. Rester simple mais précis sur le mode de calcul du PER

Le PER d’un marché boursier, et parlons ici de notre bon vieux CAC 40, peut rationnellement et simplement se calculer en prenant la moyenne des PER des 40 sociétés qui composent l’indice, en pondérant dans le total chaque PER en fonction de la capitalisation boursière de chaque société (ou, ce qui revient au même, à la somme des capitalisations boursières du CAC 40 divisé par les sommes des résultats nets, plus précisément qui sont ceux retenus pour les calculs de BPA).

Cette pondération ne relève pas de la coquetterie statistique. Donner le même poids au PER d’une société de 7 milliards d’euros de capitalisation boursière comme Technip (en fin...

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