Alors qu’une amélioration était attendue pour la fin d’année sur le front des défaillances d’entreprise, l’instabilité politique en France et la guerre commerciale engagée par Donald Trump sont venues contrecarrer ces prévisions optimistes. En dépit d’un risque client omniprésent, les entreprises disposent néanmoins de leviers pour faire front.
Si le niveau des défaillances d’entreprises restait élevé au deuxième trimestre, la hausse en était néanmoins contenue et laissait entrevoir un ralentissement de la sinistralité pour la fin de l’année. « Mais le mois de septembre, qui enregistre 6 800 défaillances à lui seul, a refroidi les espoirs d’un retournement, analyse Thierry Millon, directeur des études d’Altares. Le troisième trimestre est ainsi lourdement sinistré, signant un record estival proche des 14 400 défauts, en croissance de 5 % par rapport au troisième trimestre 2024. Un volume de défaillances qui par ailleurs n’avait plus été observé depuis 2009, année de forte récession économique. » Depuis le début de l’année, 50 700 entreprises ont ainsi défailli, soit 1 600 de plus qu’à fin septembre 2024. En données glissées sur 12 mois, la barre des 68 000 redressements ou liquidations judiciaires, auxquelles s’ajoutent 1 500 sauvegardes, a été franchie (étude Altares « Défaillances et sauvegardes d’entreprises, troisième trimestre 2025 »).
« Ce sont les micro-entreprises de moins de 3 salariés qui paient le plus lourd tribut de la situation et concentrent les trois quarts des défaillances, précise Thierry Millon. Les entreprises ayant entre 6 et 19 salariés ne sont également pas épargnées par la situation. » Les TPE de 5 salariés accusent en effet une augmentation de la sinistralité de 9 % et les PME de moins de 20 salariés dérapent de 13 %. Au-delà de 20 salariés, la tendance s’aligne avec la moyenne du trimestre (+ 5 %). Parmi elles, 46 entreprises comptent plus de 100 salariés, menaçant directement 10 000 emplois. Un chiffre certes fort, mais néanmoins en recul par rapport à l’été 2024.