Depuis le début de l’année, l’euro a connu l’un des mouvements d’appréciation les plus rapides de son histoire face au dollar. Ayant pris par surprise de nombreuses entreprises, importatrices comme exportatrices, cette situation s’est traduite par une forte activité en matière de couvertures et d’opérations de restructuration de positions existantes.
Sur le front de la parité euro-dollar, 2025 ne constitue pas encore un cru historique, mais il s’en approche. En passant de 1,03 début janvier à plus de 1,18 fin juin, la monnaie unique, actuellement autour de 1,16 dollar, a en effet enregistré le deuxième semestre d’appréciation le plus rapide face au billet vert depuis sa création. Une telle progression sur une période de six mois (+ 14,5 %) n’avait plus été observée depuis… 2003 ! Mais davantage que l’ampleur assez exceptionnelle du mouvement, c’est son caractère largement inattendu qui a surtout perturbé les entreprises exposées à ce risque de change.
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De fait, dans le sillage de la victoire de Donald Trump lors des élections présidentielles américaines, début novembre 2024, la vigueur de l’économie états-unienne conduisait de nombreux prévisionnistes à anticiper un affermissement généralisé du dollar courant 2025, avec notamment un retour autour de la parité face à l’euro. Après un premier trimestre sous le signe du relatif statu quo sur ce front, le déclenchement par l’hôte de la Maison-Blanche d’une guerre commerciale planétaire, marqué par l’annonce début avril de relèvements de droits de douane massifs, a toutefois changé la donne et a abouti à un affaiblissement substantiel du dollar. Mesurant la valeur de ce dernier par rapport à un panier de devises de premier plan (en l’occurrence l’euro, le yen, la livre sterling, le franc suisse, le dollar canadien et la couronne suédoise), le « Dollar Index » a reculé de plus de...