Le dollar semble s’être stabilisé, oscillant depuis la mi-juin entre 1,15 et 1,17 pour un euro. Mais la plupart des prévisionnistes tablent sur une nouvelle baisse, modérée mais continue, en raison de l’affaiblissement de l’économie américaine.
Où va le dollar ? Face à l’euro, la devise américaine a perdu 11 % de sa valeur entre l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier, et la mi-juillet. Une chute d’une ampleur inconnue, dans un laps de temps aussi court. Ce recul du dollar était voulu par une partie de l’entourage du nouveau président américain, dont Stephen Miran, l’un des principaux concepteurs du programme économique de Donald Trump. Mais la baisse du billet vert n’a pas eu lieu dans les conditions prévues : Stephen Miran imaginait une hausse du dollar dans un premier temps, liée à l’imposition de droits de douane, relançant l’inflation et donc tirant à la hausse les anticipations de taux d’intérêt, puis un recul organisé du billet vert, à la suite d’une grande conférence à Mar-a-Lago, lieu de résidence de Donald Trump. Rien ne s’est passé comme prévu. La chute de la devise américaine a été immédiate et due à la montée des incertitudes sur l’économie américaine, liées aux errements du président américain.
Investir en dollars, aujourd’hui, c’est donc prendre un risque nettement plus élevé qu’auparavant, ce qui se paie par un affaiblissement de la valeur relative du billet vert. « Au total, on peut estimer à 10 centimes la prime de risque actuelle sur le dollar, face à l’euro », estime Gilles Moëc, chef économiste du groupe Axa. Une prime de risque qui ne va pas disparaître de sitôt, tant les incertitudes subsistent.
«Le « Big Beautiful Bill » a été adopté, avec la perspective d’un fort endettement supplémentaire de l’économie américaine qui ne va pas contribuer à apaiser les inquiétudes sur le sujet.»
Une guerre commerciale lourde de conséquences
Elles concernent notamment le poids de la dette publique, qui va croître sensiblement au cours...