Contre toute attente, la croissance a tenu bon cette année en Europe, alors que les taux directeurs ont poursuivi leur baisse. Ce contexte a avantagé les obligations d’entreprises notées investment grade qui affichent des performances bien au-dessus du niveau d’inflation et attirent des flux de capitaux conséquents de la part des investisseurs. Désormais, la dette corporate semble même plus sûre que celle de certains Etats.
Alors que les investisseurs redoutaient une croissance anémique et un retour de la récession, l’économie de la zone euro a fait preuve d’une robustesse inattendue en 2025, tandis que l’inflation converge progressivement vers la cible de la Banque centrale européenne (BCE) autour de 2 %. Dans ce contexte, le marché des obligations d’entreprises notées investment grade (IG) libellées en euros a pu s’appuyer sur des fondamentaux solides. « Depuis le début de l’année, le marché tablait sur des craintes de récession ou sur un environnement macroéconomique très fragile, confirme Boutaina Deixonne, directrice Euro IG et crédit HY chez Axa IM. Mais, finalement, en Europe comme aux Etats-Unis, les chiffres de croissance restent décents, ce qui soutient les fondamentaux des entreprises. »
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Des défauts contenus
Cette solidité s’est reflétée trimestre après trimestre dans les publications, en particulier dans le secteur financier. « Les banques européennes ont publié des résultats supérieurs aux attentes, portés par le wealth management et les activités de marché, tandis que les coûts de provisionnement sont restés contenus », poursuit Boutaina Deixonne. Dans les secteurs plus cycliques, comme la chimie ou l’automobile, les marges demeurent sous pression mais la situation reste globalement stable. L’immobilier coté, longtemps pointé comme le maillon faible des économies européennes, a même montré quelques signes d’amélioration. Plus largement, les entreprises apparaissent aujourd’hui mieux gérées et mieux...